Le Circularium, un pôle pour le réemploi à Anderlecht

© Circularium

Lors d’une visite organisée avec la Sonian Wood Coop installée sur le site du Circularium à Anderlecht, la Plateforme Réemploi a rencontré Gerd De Wilde, fondateur de Makettt. Avec Makettt, Gerd gère les 20 000 m² de surface industrielle du Circularium. Ils les mettent à disposition d’acteurs qui proposent des activités innovantes multidisciplinaires et de productions circulaires et locales. Le circuit court, l’implication du quartier dans leur travail, la vie culturelle de celui-ci, tous ces facteurs de l’environnement du Circularium, ses occupants les intègrent au mieux dans leurs activités. Le Circularium recense une vingtaine d’acteurs qui peuvent rester et disposer de leur espace et ceci de manière flexible dans le temps.

Tout type de projet est donc le bienvenu, de la start-up au concept pop-up, en passant par des projets en événementiel et des ateliers partagés. Le but est d’occuper ces lieux, de leurs redonner vie. Anciennement dédié à l’automobile, c’est l’entreprise D’Ieteren qui met à disposition ces bâtiments et qui en a confié la gestion aux fondateurs de Makettt. Tenir ces espaces occupés, c’est aussi y assurer la maintenance et éviter la dégradation des structures si non-utilisées.

 

En quelques mots, le Circularium c’est : redonner vie à des espaces inutilisés en permettant à des acteurs innovants multidisciplinaires de pouvoir s’y installer en sollicitant les collaborations entre eux et le quartier. Makettt a donc comme responsabilité d’être le lien fédérateur entre les différents occupants installés au Circularium, de créer des synergies entre eux et de communiquer sur leurs projets et d’y faire collaborer le quartier.

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Gerd nous raconte :

« Il y a énormément de bâtiments et d’espaces inoccupés à Bruxelles actuellement. On parle même d’une 21ème commune entièrement libre, ça représente des milliers de m² et depuis la crise du covid, ce nombre aurait encore augmenté. Plus de 10 pourcents des espaces de bureaux vont être libérés par des entreprises parce que le télétravail sera une tendance qui perdurera. Ce seront des m² qui seront libres à d’autres utilisations et on doit pouvoir réfléchir à comment en faire bon usage.

Notre rôle est donc de regarder et d’analyser l’infrastructure de ces bâtiments et de leur environnement. Ce qui les entoure, la qualité de ceux-ci, quels sont les équipements encore disponibles, quelles seraient leur utilité et comment les réemployer, tout doit être pris en compte. C’est d’ailleurs une difficulté souvent rencontrée, l’état des bâtiments qui n’est souvent pas bon – dans le cas du Circularium, ça n’a pas été le cas et s’est trouvé être un grand avantage pour nous.

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Ensuite, un deuxième aspect grandement nécessaire est l’élaboration d’un réseau et l’organisation d’activités productives ou autres et stimuler les synergies entre celles-ci. C’est ce que nous faisons chez Makettt.

Plusieurs activités peuvent être combinées : ateliers, la création d’espaces de stockage, des espaces d’accueil ou d’événementiel. C’est sur cette base-là que nous avons organisé le site du Circularium. Nous avons constaté que certains espaces se prêtaient assez bien aux projets axés sur le réemploi des matières grâce à leur orientation et leur conception : par exemple, il y a des hangars avec un accès facile pour les camions et un accès facile pour bouger avec des clarks. D’ailleurs, 2 opérateurs profitent déjà de cet environnement propice au réemploi d’éléments de construction : Batiterre et Regglo.

Nous exploitons les ressources même du bâtiment également. Parmi la réutilisation d’éléments disponibles in situ, un coin cuisine est en train d’être conçu sur la base des anciens bureaux et armoires laissées sur le site.

  

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Nous travaillons donc sur 3 niveaux de réemploi : la réactivation des espaces, en les mettant à disposition d’acteurs, le réemploi de matériaux disponibles in situ, et pour finir, cette configuration des bâtiments rend possible l’intervention et l’installation d’organisations dont le réemploi est l’activité principale. C’est une approche similaire que celle utilisée pour le projet See U dans les anciennes casernes à Ixelles.

Pour faciliter ce réemploi et l’encourager auprès des différents acteurs du site, nous avons mis en place une communication en interne, un post « récupération/réemploi ». Ce qui donne de la visibilité aux matériaux disponibles au réemploi ou à la demande de ces matériaux au sein du Circularium. Nous avons observé que l’implication de Batiterre encourage les autres acteurs du Circularium à avoir recours au réemploi. La coopérative dispose régulièrement de matériaux qui trouvent preneur au sein du Circularium. Cela encourage les différentes organisations à profiter des services des uns et des autres et de travailler ensemble, ce qui est aussi le but de la création de ce type d’espaces.

L’impact de l’organisation du Circularium n’est pas qu’interne : il s’étend au quartier également. Le Circularium fait partie du comité de commerçants de quartier où une réflexion sur la revalorisation des déchets localement est lancée. Le Circularium peut être une solution intermédiaire pour faciliter la gestion de ces « déchets » en proposant des espaces de stockage et/ou en sollicitant les acteurs qui auront des projets et des compétences pour revaloriser certains flux de déchets à échelle locale. »

 

Dernier projet en date :

Le Circularium s’inscrit aussi dans une logique d’économie solidaire avec son Magasin Gratuit ! Début mai, ce pop-up store, inspiré par un projet d’Oxfam, et grâce à un subside et à la participation de bénévoles, met à disposition des personnes dans le besoin des objets de la vie de tous les jours de seconde main.

Comment intégrer le Circularium ?

Remplissez votre dossier en commençant par ce formulaire, suite à ça, si votre candidature match la vision du projet Circularium, l’équipe vous recontactera pour la suite de la procédure.

 

Auteur de l’article : Confédération Construction Bruxelles-Capitale