Homegrade : La co-conception et le réemploi au cœur de leur projet de rénovation de leur guichet d’information !

En 2018, alors que la Plateforme Réemploi voyait à peine le jour, Homegrade entamait un travail en interne d’aménagement de leur guichet d’information ! Commence alors une collaboration subtilement coordonnée par Design With Sense entre les différents membres de l’équipe de Homegrade, le Centre de Conseil et d’Accompagnement sur le logement en Région de Bruxelles-Capitale.

A l’époque, le sujet n’avait pas été relayé dans nos réseaux, mais aujourd’hui nous nous intéressons au retour d’expérience de l’équipe de Homegrade tant dans les bénéfices tirés de la collaboration entre les membres de l’équipe sur ce projet, mais aussi sur leur ressenti par rapport à leur nouvel environnement de travail expérimenté depuis quelques années maintenant. Et le réemploi concrètement ? En êtes-vous satisfaits ?

Sophie Holemans de Homegrade et Christelle Vial de Design With Sense répondent à nos questions.

 

crédit : Design With Sense

 

Quels matériaux ont été réutilisés dans l’aménagement de votre guichet d’information ? Et quels ont été les avantages à faire du réemploi dans vos bureaux ?

« L’aménagement de notre guichet d’information consistait en la création d’un accueil pour le public. Il fallait concevoir l’aménagement puis le fabriquer. Les matériaux utilisés sont essentiellement des panneaux de réemploi, de multiplex avec une finition en mélaminé ou en sapin, du MDF. Une petite partie est du chêne neuf. Le tapis est constitué de dalles de tapis récupérée et acheté chez Rotor. L’éclairage est neuf. L’électricien était réticent à l’idée de travailler avec des matériaux de réemploi bien qu’il travaille avec Design With Sense.

L’avantage était surtout de pouvoir montrer à notre public qu’il est tout à fait possible de concevoir du neuf et attrayant avec des matériaux de récupération. » (Homegrade, 2021)

 

Pourquoi avoir choisi Design With Sense ? Combien de temps a duré le projet ? Quelle a été l’implication de tous les collaborateurs de Homegrade?

« Dans nos conseils on prône le réemploi, c’était une évidence pour nous de travailler avec des matériaux de récup. On voulait également une approche participative et collaborative : DWS répondait aux deux critères.

Le projet a duré plusieurs mois. Il y a eu la phase de conception, où nous avons réuni une dizaine de collègues-conseillers et DWS avec 2-3 réunions de co-conception pour clarifier nos attentes, nos besoins et nos idées d’occupation de l’espace. DWS a traduit nos échanges en un aménagement concret et la proposition faite a facilement été accepté. Cependant, comme dans tout chantier il y a eu de nombreux petits ajustements par la suite. » (Homegrade, 2021)

crédit : Design With Sense

 

Vous et vos collègues, que pensez-vous du travail final ?

« Nous sommes très contents ! L’espace d’accueil est petit. Le cheminement nous a permis d’arriver à un résultat épuré et accueillant malgré les nombreuses contraintes à prendre en compte. Le public apprécie également l’aménagement. » (Homegrade, 2021)

Conseilleriez-vous cette manière d’aborder une rénovation de bureaux ? Pourquoi ?

« Très certainement, on passe (passait) beaucoup de temps dans notre environnement de travail. Etre à l’écoute des employés pour l’aménagement de leur environnement de travail contribue à leur bien être !  C’est important ! » (Homegrade, 2021)

 

 

La Plateforme Réemploi a également recueilli un retour d’expérience d’une collaboratrice de Design With Sense sur ce projet.

 

Pourquoi encouragez-vous le travail de co-conception avec vos clients ? Quels sont les bénéfices à tirer de cette méthodologie, en particulier dans ce cas-ci avec Homegrade ?

« DWS est centré sur l’humain et la matière. Ce sont ses valeurs fondatrices depuis 2015. L’équipe de conception part de ces prérequis pour créer un projet d’aménagement. En ce qui concerne Homegrade, leur témoignage dans l’article parle de soi. Ils se sont totalement appropriés leur projet. La méthodologie basée sur une phase d’observations, d’écoute, de récolte des usages, des besoins, des aspirations et une phase de co-création de l’espace permet de donner un rôle actif, voire une véritable responsabilité dans le processus de création. » (DWS, 2021)

 

Dans vos projets, vous travaillez beaucoup avec des matériaux de réemploi. On peut dire que ça fait partie intégrante de votre Business Model. Quelles en ont été les motivations ? Quelles en sont les avantages principaux ?

« La matière est au centre de nos préoccupations. Nous visons 80% de réemploi dans notre production finale. Nous pensons qu’utiliser de la matière neuve, peu traçable, provenant de loin, avec tout ce que cela implique comme impact environnemental et social n’a aucun sens dans notre démarche. Les avantages sont nombreux mais j’en citerai deux : environnemental et de créativité. C’est la matière qui fait le projet, pas l’inverse. Elle est donc une source d’inspiration infinie dans nos projets. » (DWS, 2021)

 

Dans le cadre de ce projet avec Homegrade, la mise en place de ce réemploi de matériaux a-t-elle rencontré des difficultés ? Si oui, comment les avez-vous surmontés ?

« Il n’y a pas eu de problème à ce niveau. En backstage, le nerf de la guerre, c’est de trouver les gisements. Aujourd’hui, les filières se multiplient, se structurent, se fédèrent. Ce qui est compliqué également, c’est de faire entendre aux clients que le projet n’est pas figé dans le marbre par une image de synthèse ou autres outils de projection. Les matériaux, leur technique de mise en œuvre, ou la créativité vont jusqu’au bout faire évoluer le projet. Il faut donc établir un lien de confiance pour faire accepter notre besoin de marge de manœuvre. » (DWS, 2021)

Auriez-vous un conseil à donner pour les personnes qui veulent se lancer dans le réemploi d’éléments de construction ?

« Déconstruire la croyance que le réemploi c’est de la palette, du bricolage. Il faut communiquer, éduquer et démontrer que le réemploi offre un résultat de qualité, de résistance et aussi d’esthétisme. L’une des croyances, c’est aussi que cela coute moins cher. Il faut de véritables talents créatifs (tant dans la conception que dans la fabrication). Cela demande des savoirs et savoir-faire et une capacité d’adaptation quotidienne. Je pense qu’il ne faut pas sous-estimer le temps et le coût que prend la recherche de gisements, le maintien du réseau, et la logistique de ce genre de pratique. Nous avons une personne dédiée à cela dans l’équipe à qui cela prend la moitié de son temps de travail. » (DWS,2021)

 

Si vous désirez en savoir plus sur ce projet et son développement, vous pouvez aller consulter l’article de La Libre, sorti en 2018, lors de la mise en œuvre du projet !

 

Auteur de l’article : Confédération Construction Bruxelles-Capitale en collaboration avec Homegrade et Design With Sense